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Contre l’échec scolaire: agir dès la petite enfance

La lutte contre l’échec scolaire en France est une priorité qui doit être conduite dès le plus jeune âge. Les chiffres sont éloquents : les élèves en difficulté dès le cours préparatoire le demeurent jusqu’à la sortie du collège. C’est par ailleurs un impératif de justice sociale : les jeunes qui s’installent dans l’échec scolaire sont d’abord ceux issus des milieux les plus défavorisés. Traiter au plus tôt ce problème contribue également à en réduire le coût pour la collectivité, et à améliorer le niveau général des élèves. Selon Daniel Bloch, ancien recteur d’académie, les orientations actuelles ne vont pas dans le bon sens : les progressistes doivent ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour relever le défi de l’échec scolaire.
Publié le 
mis à jour 29 September 2021

Thème fortement ancré dans le débat éducatif, l’échec scolaire constitue un défi pour de nombreux systèmes de formation, notamment en France. L’exclusion précoce d’une partie d’une génération des bénéfices d’une scolarité réussie conduit à des difficultés qui handicapent toute leur vie professionnelle et sociale ultérieure. Non seulement l’échec scolaire est souvent une « sortie de route » du système éducatif, avec un faible espoir de seconde chance (que ce soit dans la formation initiale ou dans la formation professionnelle et continue), mais de plus il survient très tôt. Les élèves en échec ou en décrochage ont souvent accumulé des difficultés depuis l’école primaire. Or, plus les difficultés scolaires surviennent précocement, plus leur traitement doit l’être pour être réellement efficace. Une intervention tardive est non seulement coûteuse, mais de plus risque de ne pas être couronnée de succès.

Cette note préconise de prendre le problème de l’échec scolaire à la racine, c’est-à-dire au début de la scolarité obligatoire, où s’acquièrent et se construisent les bases des compétences nécessaires. Il souligne de ce point de vue qu’il faut concentrer l’attention – et les moyens – en amont. Au lieu de se focaliser sur le secondaire, et notamment sur le collège – le « collège unique » étant accusé de nombreux dysfonctionnements -, il faut s’attaquer en priorité, dès la petite enfance, aux sources des difficultés scolaires. Cette stratégie précoce est fondamentale : le destin scolaire d’un élève se joue avant la 6ème, en particulier lors de l’apprentissage de la lecture.

La stratégie proposée est économiquement la plus rationnelle : en effet, l’école primaire française est sous-financée en termes de comparaison internationale. Un effort financier prioritaire à son bénéfice lui permettrait d’assurer sa mission sereinement, tout en évitant des coûts plus élevés par la suite, que ce soit dans le secondaire ou dans le drame du décrochage scolaire d’une partie encore trop importante de la jeunesse. L’effort en faveur de l’école primaire est en outre socialement le plus juste, car les jeunes qui s’installent dans l’échec scolaire, avec peu d’espoir d’en sortir, sont d’abord des jeunes issus des milieux les plus défavorisés. Traiter le problème de l’échec scolaire au plus tôt est de ce point de vue une mesure de justice sociale.

Cela passe par une action sur le taux d’encadrement des élèves du premier degré, qui doit être amené à un niveau plus raisonnable ; par une refonte des dispositifs de pilotage pédagogique de l’enseignement primaire, de la direction des écoles à l’inspection générale, en les professionnalisant ; par le renforcement du dispositif de formation initiale et continue des personnels d‘éducation, actuellement sinistré et par la redéfinition des relations avec les collectivités territoriales, les associations du périscolaire et les parents, pour que chacun apporte sa pierre à la construction des compétences des enfants.

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