Protection sociale : enjeux et perspectives

Nos systèmes de protection sociale, tels que nous les connaissons aujourd’hui, sont le fruit d’une longue histoire. L’émergence de la logique d’assurance sociale a permis des progrès considérables, notamment concernant l’espérance et le niveau de vie des Français. Ces logiques connaissent cependant aujourd’hui une double crise : celle de l’internationalisation des économies, qui fait éclater les liens préexistants entre les espaces politique, social et économique, et celle du vieillissement, qui met en péril la durabilité des systèmes de cotisation.
De plus, la crise économique actuelle met à dure épreuve le système de protection sociale, qui doit pourtant nécessairement jouer son rôle d’ « amortisseur ». Pour lui permettre de continuer de jouer ce rôle, une refondation de son organisation est nécessaire. Cette refondation doit en outre être pensée dans un monde différent, un monde qui bouge, dans un monde de mobilités.
Pour garantir que cette refondation soit menée dans un souci de cohésion sociale et d’équité, la représentativité et les moyens d’action des partenaires sociaux doivent être renforcés. A ce titre, un pas important a été franchi avec l’accord et la loi d’août 2008 sur la rénovation des règles de représentativité.
Il s’agit aussi et surtout de revenir sur une vision réductrice : celle qui ne considère que le coût des dépenses sociales, oubliant leur rôle dans la création d’emplois et la croissance économique. Cette logique a présidé à l’ouverture de brèches considérables dans notre système de protection sociale.
En effet, la protection sociale joue un rôle important, non seulement comme instrument de redistribution et donc de maintien du pouvoir d’achat, mais aussi comme source de financement de pans entiers de l’économie, comme la santé, les services à la personne, la petite enfance… Ceux-là sont créateurs de richesse économique, mais aussi de solidarité, une valeur indispensable dans une société en crise.